Sortie de printemps 2024

21 mai 2024

Nous nous sommes retrouvés le 21 mai 2024 à Chartres pour notre traditionnelle promenade de printemps. Le programme a été concocté par Patrick Géroudet qui a su nous dénicher des lieux insolites habituellement soustraits au regard du public. Devant l’intérêt des visites proposées les inscriptions ont rapidement afflué contraignant notre secrétaire à refuser celles parvenues trop tardivement et à ouvrir une liste d’attente.

C’est donc à guichet fermé qu’a débuté notre première visite après que nous ayons emprunté la passerelle métallique enjambant pittoresquement l’Eure pour nous rendre dans les ateliers Lorin.  Là nous attendait Élodie Vally qui a repris voici maintenant six ans la direction des fameux ateliers de vitraux Lorin fondés en 1863. Après un rapide historique de l’entreprise présente en ces lieux depuis 1867, pour faciliter la circulation à l’intérieur des bâtiments nous nous sommes divisés en deux groupes.  Elodie Vally nous entraîna dans les ateliers de fabrication et de restauration ainsi que dans les espaces où sont stockés les centaines de verres et les espaces servant à la conservation des cartons utilisés pour la confection des vitraux. Parmi eux le dessin d’un vitrail représentant saint Ferdinand III de Castille destinée à la chapelle Notre Dame de la Compassion à Paris. Patrick pris en charge le deuxième groupe de visiteurs auxquels il présenta d’intéressants documents qu’il avait sélectionnés témoignant de l’importance des productions des ateliers Lorin dans les églises d’Eure-et-Loir, mais aussi en France et même à l’étranger.

Nous nous sommes ensuite rendus à l’abbatiale Saint Martin au Val dans le quartier Saint Brice. Là encore nous nous sommes répartis en deux groupes, un conduit par Mathias Dupuis Directeur de l’archéologie de Chartres métropole pour la visite de l’abbatiale Saint Martin et l’autre par Clémence une jeune archéologue pour la découverte des fouilles archéologiques menées sur le sanctuaire gallo-romain. Elle nous explique que depuis 2006 des équipes d’archéologues dégagent et mettent au jour les vestiges d’un important sanctuaire édifié vers 60/70 après Jésus Christ près des rives de l’Eure. Ceci permis à beaucoup d’entre nous de découvrir que Chartres qui s’appelait alors Auticum disposait au premier siècle de notre ère d’un des plus vastes sanctuaires des Gaules couvrant 6 hectares de forme rectangulaire à 4 galeries de circulation disposant en son centre d’un temple dédié vraisemblablement à Apollon. Notre guide appela tout particulièrement notre attention sur la découverte en 2017 des restes d’un plafond en bois à caissons sculptés exemple rarissime de conservation d’élément en bois de cette époque, le seul exemple connu étant celui d’une villa de la fameuse cité d’Herculanum.

Après plus de 20 ans de fermeture beaucoup redécouvrirent avec émotion l’abbatiale Saint Martin.  Ce lieu de culte, le plus ancien de Chartres après la cathédrale fut fondé au cours VIe s, construit en partie à l’aide de réemplois provenant de bâtiments romains démolis.  Il subit les avatars d’un passé mouvementé, dévasté par les réformés au XVIe s, reconstruit au XVIIe, désaffecté durant la Terreur, abusivement restauré au XIXe avec la louable intention de la sauver, il apparaissait en triste état quand la ville de Chartres décida de le fermer au culte pour des raisons de sécurité et par la suite d’entreprendre   des fouilles. C’est la raison pour laquelle nous découvrîmes au centre de la nef de l’église une vaste et profonde excavation parsemée de nombreux sarcophages attestant de l’existence à cet endroit d’une antique nécropole chrétienne. La tradition rapporte que l’évêque saint Lubin aurait pu y être inhumé. Il est avéré que la crypte dans laquelle nous pénétrons abrita depuis le haut Moyen âge les sépultures des évêques de Chartres. Cette pratique subsista jusqu’au XIXe puisque c’est ici que Mgr de La Til, évêque de Chartres de 1821 à 1824, demanda à être inhumé.  Nous pouvons admirer la pureté des volumes de cette vénérable crypte composée de trois nefs de cinq travées, l’intérêt de ses chapiteaux dont certains cousins de ceux de l’abbaye de Jouarre remontent à l’époque mérovingienne. Mathias Dupuis nous signale la présence de piliers de marbre engagés dans les murs provenant de ruines romaines. Après être remontés nous nous sommes séparés heureux d’avoir partagés ensemble la joie de visiter des lieux tout à fait confidentiels et nous sommes donnés rendez-vous pour notre promenade d’automne le 12 septembre.