Sortie annuelle 2013

19 septembre 2013

Le thème de la sortie annuelle 2013 de notre association était les fonts baptismaux lieux du baptême. C’est pourquoi nous nous sommes retrouvés en ce 19 septembre 2013 devant les fonts baptismaux de l’église saint Maurice de VILLEMEUX. Dominés par un Christ en croix qui semble plonger dans l’eau baptismale, il constitue un admirable préambule à notre visite en nous rappelant que par le baptême nous mourrons avec le Christ pour ressusciter avec lui à une vie nouvelle. Les fonts qui pourraient avoir été creusés dans un ancien autel gallo-romain sont situés dans une chapelle  ménagée dans la base du clocher qui se dresse sur le flanc nord de la nef on y a rassemblé des statues anciennes dont une rare vierge en majesté du XIIé et un saint Jacques polychrome du XVIe. Nous avons quitté cette riche et vaste église non sans avoir admiré la voute de bardeaux ornée de peintures figurant notamment les évangélistes, la précieuse chaire du XVIIe et le retable en bois naturel du XVIIe s occupé en son centre par une toile représentant la mort de Saint Maurice patron de l’église. Enfin un dernier coup d’œil est donné à la nativité ornant le tympan du portail occidental

Après avoir franchi son vénérable portail roman nous découvrons l’église Saint Martin de BROUE, 2é étape de notre promenade. Dans le bas-côté nord nous découvrons la massive cuve de pierre des fonts baptismaux, ceux-ci sont entourés d’une clôture de bois à balustres tournés répondant ainsi aux directives de l’Eglise qui souhaitait que les fonts soient séparés de l’église pour dissuader toute approche malveillante. Modeste église de village elle fut enrichi d’un précieux mobilier au XVII ,et XVIII e s. que les prêtres successifs et des générations de paroissiens ont su préserver ,ce qui nous permet d’admirer encore aujourd’hui un imposant retable soutenu par des colonnes corinthiennes ou viennent s’enchâsser trois toiles représentant des épisodes de la vie de Saint Martin , une chaire aux fines sculptures surmontée d’un pélican nourrissant ses petits , symbole du Christ nourrissant les chrétiens de son sang, un magnifique banc d’ouvre ornée d’un médaillon de bois doré figurant Martin coiffé de ma mitre épiscopale et enfin un imposant lutrin ou l’aigle déploie largement ses ailes pour accueillir le livre de chants. 

A quelques kilomètres de là nous sommes accueillis par Mme Deseyne maire de SERVILLE qui nous commente la restauration menée par sa commune pour redonner à son église tout son lustre d’antan. A la base du clocher ont été placés comme à Villemeux les fonts baptismaux du XVIe constitués de deux cuves : une grande servant de réserve d’eau et une piscine plus petite et plus basse percée d’un orifice permettant l’écoulement de l’eau versée sur la tête de l’enfant : le baptême devant avoir lieu selon une tradition ancienne en eau courante. Ici comme à Villemeux et à Broué la fontaine baptismale est placée au nord de l’église symbolisant ainsi que par le baptême le chrétien passe des ténèbres de la mort à la lumière de la vie. La clarté des enduits met admirablement en valeur le mobilier, notamment le Christ polychrome de la poutre de gloire, saint Jean et sainte Marie placés de chaque côté du retable aux sombres boiseries ainsi qu’un lutrin dont la décoration rustique atteste l’ancienneté. Une fenêtre du mur nord présente un rondel en grisaille du XVIe s représentant Saint Sébastien, dernier vestige d’un ensemble de verrières disparu hélas disparu

Après tant de découvertes il était grand temps de se restaurer. Ce fut chose faite grâce à la communauté chrétienne de CHERISY qui mis à notre disposition la salle paroissiale Après avoir partagé notre déjeuner le chanoine Marcel Ferdinand nous présenta l’église saint Pierre. Il sû nous faire partager l’amour qu’il voue à cette église dont il fut curé de nombreuses années. Orateur fécond et à la mémoire intarissable il émailla son propos de nombreuses anecdotes tout en commentant les œuvres d’art notamment une touchante piéta en bois et le retable de la chapelle de la Vierge ornés de panneaux peints et sculptés du XVIe consacrés à des scènes de l ‘ancien testament. 

Après avoir franchi la riante vallée de l’Eure nous nous retrouvons sur le vaste plateau s’étendant de Chartres à Dreux. Dans un repli du terrain creusé par le ruisseau de Vacheresse se cache le charmant village de NERON dominé par son église dont les six pittoresques pignons du bas-côté sud s’élèvent au-dessus d’un plaisant jardin public. M Dubois vice-président de l’association des amis de l’église nous conte l’histoire de ce lieu de culte placé sous le vocable de Saint Léger et appelle notre attention sur les bancs clos, les lambris, le retable , la chaire et l’arc de gloire fermant le chœur du XVIIIe classés au titre des monuments historiques. Nous avons pu remarquer sur le maitre autel un précieux tabernacle en bois doré du XVII e s muni de tiroirs ainsi que deux remarquables tableaux un jugement dernier et Saint Léger administrant le sacrement du baptême (1673). Cette scène rejoint le thème de notre journée et nous invite tout naturellement à nous rendre devant les fonts baptismaux, ceux-ci ont conservés leur couvercle fermé par une serrure répondant en cela aux directives de plusieurs synodes dont celui de Paris en 1196 qui obligeaient les curés à les fermer à clefs pour empêcher tout blasphème et éviter un usage abusif de l’eau bénite.

Seulement 4 kilomètres nous séparaient d’ORMOY, dernière étape de notre sortie 2013. De la route nous voyons s’élever dans la plaine plate et rectiligne l’humble silhouette de l’église saint Pierre surmontée d’un clocheton d’ardoises. Mais attention ! l’aspect humble d’une église rurale peut cacher un véritable trésor en l’occurrence ici un mobilier rocaille traité en délicat faux marbre et rehaussé d’une délicate polychromie qui lui confère presque les allures d’un salon aristocratique de l’époque de Louis XV .Mme Marie qui veille avec soin sur la beauté de ce lieu nous fait découvrir le chœur fermé par deux retables réunis par un arc triomphal de trois arcades surmontés d’un Christ en croix, le chœur entièrement garni de panneaux de boiseries rythmés par des pilastres ioniques couronnés par une corniche ponctuée de pots à feu, le maitre autel portant un tabernacle en bois doré et surmonté d’un retable décoré de chutes de fruits et de fleurs polychromes accosté des statues en bois de saint Fiacre et de saint Pierre. L’intérêt de ce mobilier réside aussi dans le fait qu’il soit parvenu jusqu’à nous dans sa quasi intégralité avec son lutrin garni de son missel, son chandelier pascal, ses tabourets de chantre, ses stalles, son confessionnal à la porte sculptée de naïves représentations des instruments de la Passion, ses bâtons de confréries, une rare armoire aux saintes huiles et bien sur ses fonts baptismaux. Ces derniers sont comme le reste du mobilier réalisés en bois décoré de faux marbre mais pour respecter l’étanchéïté exigée par la liturgie il est garni d’une cuve en métal. Situés à l’entrée de l’église comme la plupart de ceux rencontrés au cours de notre promenade ils rappellent ainsi que le baptême est le sacrement par lequel on entre dans l’Eglise.

Notre journée s’achève par le chant des vêpres moyen de faire monter nos actions de Grâce pour notre propre baptême et pour tout ce qui nous été donné de vivre et de voir au cours de cette promenade chaleureuse et amicale.