Nous étions 76 participants en ce 18 septembre 2014 à partir en car sur la route des saints du diocèse de Chartres. Première étape à l’église de Saint Avit les Guéspières vénérable édifice remontant pour ses parties les plus anciennes au XIe s. nous sommes accueillis par M GRAVIER ancien maire de la commune, et M. MILARET responsable du relais village. Nous avons le privilège de pouvoir admirer une ravissante piéta en bois polychrome de XVIe siècle habituellement placée à l’abri pour des raisons bien compréhensibles de sécurité. M GRAVIER nous présenta avec compétence et enthousiasme le riche mobilier et les nombreuses statues qui ornent l’église et attira tout particulièrement notre attention sur le tableau décorant le centre du retable du XVIIe siècle représentant un ermite en prière, sans doute le moine Saint Avit mort vers 530.
Quelques kilomètres plus loin nous attendaient au seuil de l’église d’Authon du Perche M. GUIBERT et M. CADINOT, ce dernier nous fit découvrir cette église d’origine romane très largement rénovée et agrandie après 1877 mais qui possède un certain nombre d’objets du plus grand intérêt artistique comme un banc seigneurial d’époque Louis XIV, deux exceptionnelles chasubles brodées du XVIIe siècle , quatre émaux de l’atelier Laudun du XVIIe siècle représentant Saint Pierre, Saint Paul, la Nativité et l’Adoration des mages, et une émouvante vierge en bois du XIIIe siècle retrouvée fortuitement dans les combles en 1974. Charles JOBERT nous rappela que nous ne pouvions quitter les lieux sans porter notre regard sur un vitrail du XIXe siècle placée au pignon de la chapelle nord montrant le savant évêque de Chartres Saint Fulbert dans son rôle d’écolâtre.
Nichée dans la verdure nous découvrons la modeste chapelle de Saint Lubin les 5 fonts ouverte tout spécialement à notre intention grâce à l’aimable autorisation du maire d’Authon. M CADINOT membre de l’association des amis de cette église nous raconta l’histoire du saint évêque de Chartres auxquels ses contemporains et à leur suite les habitants de la région vouèrent un culte fervent en raison de ses nombreux miracles. Leurs descendants continuèrent de venir en pèlerinage en ce lieu le 14 mars, jour anniversaire de sa mort et le 16 septembre, date de la translation de ses reliques. La chapelle amputée de sa nef en 1864 conserve une statue en bois polychrome de saint Lubin vraisemblablement du XVIIe siècle.
Après cette étape bucolique nous arrivions à Thiron Gardais pour le déjeuner pris commun dans une salle mise aimablement à notre disposition par la commune. Le maire M Victor PROVOT nous y rejoignait avant de nous conduire à l’abbatiale qu’il nous présenta avec brio et érudition montrant ainsi tout l’intérêt qu’il attache à ce vénérable édifice fondé par Saint Bernard de Thiron en 1114. Malgré la regrettable démolition du transept et du chœur l’église reste impressionnante avec son imposante nef de 64 m de long dont la sobriété toute monastique est atténuée par un ensemble de stalles aux boiseries finement sculptées. La seule représentation du saint fondateur d’un ordre qui compta jusqu’à 13 abbayes et 49 prieurés est une modeste statue en plâtre de la fin du XIXe siècle où il est figuré mitré portant dans sa main gauche une maquette de l’abbatiale.
Nous nous retrouvons en compagnie de Saint Lubin à l’église de Chassant placée sous le patronage du populaire évêque de Chartres. Grâce aux soins attentifs de la municipalité et aux efforts de l’association des amis de l’église l’intéressant patrimoine est particulièrement bien mis en valeur. M ? vice-président de l’association nous gratifie d’un commentaire complet et très documenté attirant l’attention de tous sur les œuvres d’art qu’elle recèle notamment une imposante statue de Sainte Jeanne d’Arc réalisée en 1920 par le sculpteur Félix Charpentier. Nous portons une attention toute spéciale à la statue de saint Lubin trônant sur le retable en stuc peint du XVIIe dominant le maître autel et au vitrail contemporain occupant la rosace de la façade représentant la fameuse ceinture sur laquelle était écrit l’alphabet qui permis à Lubin alors simple berger d’apprendre à lire.
Notre dernière étape nous conduisit à la ravissante petite église de Saint Eman où est vénéré ce saint dit « pluvieux » que la piété percheronne invoque pour bénéficier de la pluie qui nous fut aimablement ouverte par Mme COMTET. Après avoir admiré le « caquetoir » et sa savante charpente du XVIe siècle, remonté la nef et contourné les jambages de chêne soutenant le clocher, Charles JOBERT improvisa un commentaire destiné à nous montrer les œuvres les plus significatives du lieu, particulièrement à gauche du maître autel de style rocaille le buste en bois de Saint Eman, au sommet du contre retable une statue du saint ermite et un reliquaire en bronze doré renfermant un de ses os.
Cette agréable promenade s’est achevée par le chant des vêpres sous la conduite de l’Abbé MUCHERY qui lut l’oraison prévue pour la messe au cours de laquelle ont fait mémoire des saints du diocèse.